la moldutisation.

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- Je peux quand même savoir pourquoi on va voir McGonagall ? demandai-je avant d'entrer dans le bureau de la sous-directrice.

- Elle nous a invités à la voir si nous avions des questions à propos du voyage, j'en ai quelques unes donc je vais lui demander des réponses, répondit-il avec une certaine lassitude.

- Et je peux savoir pourquoi je dois t'accompagner ?

Il soupira :



Je hochai la tête devant l'argument et frappai à la porte en chêne du bureau. On nous invita à entrer.
McGonagall était assise à son bureau, penchée sur un tas de paperasse, elle releva la tête et nous désigna des sièges. Potter prit la parole :



McGonagall acquiesça et nous tendit des feuilles de papier.



Elle nous lança un regard pardessus ses lunettes pour nous faire comprendre que c'était plus une affirmation qu'autre chose et qu'aucun retard ne serait toléré. Elle nous proposa ensuite des tritons au gingembre et nous déclinâmes tous deux l'offre avant de nous lever et quitter le bureau.


Le retour à la salle commune démarra dans le silence. Je jetais de fréquents regards en coin à Potter essayant de juger son humeur et peut-être devinait ce qu'il pensait de ma petite blague d'hier soir. Je récoltai seulement un long regard couleur noisette de sa part et avant de détourner les yeux, je ne pus m'empêcher de me dire que les siens étaient magnifiques. L'atmosphère se teinta d'embarras. J'ouvris la bouche :



Cette demande me surprit si bien que j'écarquillai les yeux. Ce n'était pas qu'un pari entre Maraudeurs ? Potter souhaitait peut-être revenir dans le dortoir des filles, pendant qu'il le pouvait. Je restai silencieuse. Cette balade ne m'avait pas réellement déplu, le Parc était agréablement calme la nuit, mais l'idée que cela relevait d'un rendez-vous avec Potter me refroidissait un peu. Cependant j'avais l'impression que ces nuits ne reviendraient pas de sitôt. Une fois ces SSS terminées, les rondes reprendraient et Potter n'aurait plus accès au dortoir des filles.



Je fis une moue pensive et choisis la première proposition. L'aube signifiait également le début du jour et le début des activités du château. Si quelqu'un nous voyait, le garde-chasse par exemple, nous pourrions avoir quelques problèmes surtout que nous sommes préfets-en-chef.



Je regardai ma montre, je ne devrais pas tarder dans ce cas.



Avec un petit signe de la main je m'éloignais, puis lui tournai le dos.
Une main se posa sur mon épaule.



Je me retournai à moitié et le vis filer vers une tapisserie au bout du couloir. Il en releva un pan, dévoilant un large trou dans le mur et s'y engouffra.
Je le suivis sans hésitation, pour les raccourcis et les passages secrets on pouvait faire confiance aux Maraudeurs.
Il avait raison, après un court passage dans ce tunnel qui se révélait être une galerie de portraits à peine éclairée, nous débouchâmes au pied d'un escalier, presque en face du Réfectoire.



Il rit.



Je m'autorisai à rire doucement.

Lorsque nous entrâmes dans le Réfectoire, il était quasi-vide et commençait à peine à se remplir, nous n'eûmes donc aucune difficulté à nous servir et nous installer rapidement.
Notre repas fut entrecoupé de paroles et se déroula plutôt bien et nous eûmes vite terminé.



Sur le chemin du retour, il discourut sur les différentes manières de préparer le poulet dont le poulet rôti qui était de loin sa préférée.

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J'ai raconté les événements précédents à Mary, hormis ce qui concerne le rendez-vous de ce soir avec Potter prétextant aller me coucher tôt à cause du voyage de demain qui pourrait être épuisant. Elle n'a fait aucune remarque et m'a souri tranquillement avant de quitter le dortoir. J'éteins la lumière, rejoins mon lit, éclairée par les rayons de Lune à travers la fenêtre, je règle ensuite mon réveil pour une heure moins vingt, l'enfouis sous mon oreiller et me couche enfin après une longue journée.

Par chance, je me réveillai peu avant la sonnerie du réveil, ce qui était un avantage pour la discrétion dont je devais faire preuve. Ensuite, je troquai mon pyjama contre un jean et un pull. Alors que d'ordinaire je mettais à peine cinq minutes pour m'habiller, il m'en fallut presque trois fois plus pour le faire silencieusement dans la quasi-obscurité du dortoir en pleine nuit.
J'attendis Potter les yeux à moitié fermés profitant du temps qu'il me restait pour me reposer un peu plus. La lumière de la lampe torche fut visible un peu plus tôt que prévu. Je pensai avec amusement que le moment était exceptionnel puisque Potter était généralement incapable d'arriver à l'heure et son avance en devenait épatante. Pourtant je ne ris pas tout fort et plaçai même un doigt devant ma bouche pour lui rappeler la nécessité du silence. À quoi, il leva les yeux au plafond et m'indiqua la porte du dortoir.
La sortie du château nous fut aussi simple que lors de notre précédente balade mais contrairement à celle-ci, il prit le chemin des Serres et les contourna en direction de la Forêt. C'est bien ça, Potter m'a conduite à la Forêt Interdite. Il s'est toutefois arrêté à la lisière, histoire de m'entretenir de quelques précautions :


J'acquiesçai d'un signe de tête. Le souvenir de l'expression qu'il a alors adoptée restera gravé dans ma mémoire tant elle était comique. Il y avait sur son visage un mélange d'inquiétude et de compassion. J'eus l'impression d'être une vieille fille sans mari devant une star dont on ne comptait plus les divorces. Ce n'était pas tout, après, il m'a tapoté l'épaule gentiment :

- Enfin Lily, ce n'est pas très raisonnable. Tu allais quitter Poudlard sans jamais avoir fait un tour dans la Forêt Interdite ? Ce n'est pas triste ça ? Je suppose que tu n'as jamais eu de retenue, n'est-ce pas ?

Il avait raison, je n'ai jamais eu un seul moment de conduite répréhensible durant mes six années à Poudlard et jusqu'à hier - il est interdit aux élèves de se promener à l'extérieur des dortoirs après le couvre-feu.


Il m'a vite rassurée, l'air d'horreur que j'affichais devant être assez impressionnant.

- Ce que je veux dire, c'est que je pense que les sorciers sont plus résistants à tout ça ; les bestioles, les coups ou la peur. Bref, je voulais juste te mettre en garde et te demander de me suivre sans trop t'éloigner, sans t'éloigner du tout même.

Et comme pour me montrer qu'il n'avait pas l'intention que je me dérobe à ses conseils, il me prit le poignet avec une rapidité étonnante - sûrement due à ses talents de Quidditch - et m'entraîna dans la Forêt.

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Il tient toujours mon poignet avec autant de force qu'il y a environ une demi-heure quand il l'a attrapé, et veille à ne pas mettre trop de distance entre nous. C'est-à-dire qu'il se tourne souvent vers moi en tirant mon bras pour me rapprocher de lui. Il parle un peu et me pose des questions pour que je m'inclue à la conversation, ce que j'évite d'habitude.


D'abord, je ris. Il ressemble à un propriétaire faisant visiter son tout nouvel appartement ou sa résidence secondaire.

- Hum, je réponds sur un ton enjoué. C'est spacieux, aéré... Il manquerait peut-être un peu de lumière, à mon avis.

Je suis en partie sérieuse. Autour de nous tout est sombre, on voit à peine et s'il n'y avait pas la lumière de la lampe torche, l'obscurité serait probablement totale. Les branches des arbres qui s'agitent dans le vent ressemblent à s'y méprendre aux griffes d'un monstre gigantesque venu pour nous dévorer. Pourtant ce n'est absolument pas effrayant et j'arrive même à sourire devant cette comparaison sortie tout droit d'un film d'horreur et qui dans des circonstances similaires pourrait me donner la chair de poule. Alors pourquoi n'ai-je pas peur ? Il est quand même minuit passé, je suis dans une forêt réputée pour ses bêtes féroces et pour l'interdiction formelle d'y pénétrer, une forêt dans laquelle personne ne pourrait me retrouver s'il m'arrivait quoi que ce soit, en quel cas je serais incapable de me défendre puisque je ne peux utiliser ma baguette qui d'ailleurs est dans le dortoir des filles et que je n'ai pour toutes armes de défense une lampe torche et Potter... Mon propre courage me surprend mais c'est sûrement plus de la témérité qu'autre chose. Pendant que cette question s'enracine dans ma tête, on continue notre promenade silencieusement. Pour être sincère je ne sais depuis combien de temps notre conversation s'est arrêtée mais soudain Potter ricane doucement.


Il a l'air très formel en disant cela. Pour dissimuler mon étonnement je reprends :


Je réponds par la négative et ajoute en plaisantant :

- Retour à la case départ !

Je suis coupée dans mon éclat de rire par un coup de vent qui me fait frissonner de la tête aux pieds. Potter lâche mon poignet et passe son bras autour de mes épaules, je le remercie d'une voix à peine audible, sachant que mes joues ont viré au cramoisie. Il dit simplement qu'il est temps de rentrer et bifurque vers la droite.

- Nous allons longer les limites extérieures de la Forêt.

Je hoche la tête presque machinalement et nous nous mettons en marche silencieusement. Je suis trop fatiguée pour parler et probablement trop embarrassée par son bras autour de mes épaules aussi. Si j'essayais de dire quoi que ce soit, ça me déconcentrerait.
Je veux dire ce n'est pas la première fois que ça m'arrive - qu'un garçon fasse ce geste - mais il s'agit de Potter. Je l'ai toujours considéré comme mon pire ennemi à Poudlard, et bien qu'une partie de moi continue à croire que c'est le cas; son statut actuel n'est pas bien défini. La seule chose dont je suis sûre c'est qu'il n'est pas mon petit ami. Il se trouve quelque part entre l'ami, le collègue, la connaissance et le camarade de classe. Je ne sais pas comment interpréter ses actions puisque leur signification change en fonction de la catégorie dans laquelle il se place. Par exemple si une connaissance vous envoie des clins d'œil et vient vous voir dans votre dortoir, elle passe dans la catégorie "Admirateur (plus ou moins secret et plus ou moins admiratif)" ce qui veut dire "il faut couper tout contact pour ne pas alimenter l'obsession", alors que si c'est d'un ami cela paraît naturel.
Je me complique la vie. Il suffirait de lui dire "Honnêtement, t'es mon ami ?". Je ne pourrai jamais faire un tel truc.

- Évidemment Lily. Que veux-tu que je sois ?

J'ai dit ça à voix haute ? Apparemment oui... Oups. Mais de toute façon pourquoi est-il subitement sorti de son silence pensif ??!


Ma voix est si basse que j'ai peur qu'il ne m'ait pas entendue car je serai incapable de répéter ce que je viens de dire. Heureusement, il éclate de rire, il a dû comprendre la référence à notre dernière balade.


J'ouvre des yeux ronds, je ne savais pas qu'il y aurait des représailles. Je me demande soudain à quoi ressemble un petit-déjeuner piégé. Il rit doucement.


J'acquiesce, mais inévitablement l'appréhension se saisit de moi.

- Écoute, Lily, je ne te ferai rien, ok ?
- C'est vrai ?

Une confirmation me paraît indispensable.

- Jamais je ne... Bien sûr que c'est vrai !

J'acquiesce de nouveau et nous continuons silencieusement. Bientôt, nous atteignons la porte du château, il retire son bras d'autour de mes épaules et ouvre la porte. Nous entrons et au passage il me confie la lampe torche. Ouah quel honneur, j'aimerais savoir pourquoi mais nous devons rester discrets maintenant plus question de parler.

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Dix minutes plus tard, nous sommes dans la salle commune et je lui ai rendu la lampe torhce. Il est l'heure de regagner le dortoir - des filles pour moi et lui celui des garçons. Je lui adresse un signe de la main et me tourne vers les escaliers mais il m'interpelle :



C'est tout à fait normal que des amis passent autant de temps ensemble... non ?




Les mots le font rire, cette fois-ci j'atteins les escaliers sans problème. Non, que Potter en soit un. La fatigue me fait dire n'importe quoi. Je gagne mon lit à tâtons et me prépare à me coucher une fois encore.